January 9, 2024

L’article est paru dans la revue Nature Communications le 12 décembre 2023 et est disponible à la lecture ici:

A global synthesis and assessment of free-ranging domestic cat diet

Dans cet article les auteurs se sont penchés sur les potichats et leur détermination à manger a peu près tout ce qui tombe sous leurs griffes. Il faut dire qu’hormis avoir “gagné internet” et acquis un statut de semi divinité, les petites boules de poils sont armées pour défoncer les autres espèces autour d’eux, avec entre autre une vision nocturne, des griffes acérées et des dents redoutables.

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Il est bien connu que le chat, qui nous a apprivoisé depuis environ 9-10’000 ans est une petite machine a ronron très appréciée dans les maisons, ce qu’on sait un peu moins c’est la faculté de détruire et manger les autres espèces inhérente à leur instinct de chasseur. Il se trouve que le chat est un souci pour la biodiversité animale et surtout pour certains types d’espèces. Afin d'évaluer la menace potentielle que représentent les chats, les auteurs ont développés une évaluation globale complète des espèces consommées par les chats de manière globale. Les oiseaux, les reptiles et les mammifères constituent ~90% des espèces consommées, les insectes et les amphibiens étant moins fréquents. Environ 9 % des oiseaux connus, 6 % des mammifères connus et 4 % des espèces de reptiles connues sont identifiés dans le régime alimentaire des chats (voir la table ci-dessous pour les valeurs exactes). Cela représente plus de 2000 espèces consommées à travers le monde. Il faut aussi noter que dix-sept pour cent sont des espèces menacées.

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Je dis à travers le monde car en effet, les auteurs ont pris différentes études et regardé par continent comment les chats se nourrissent, à voir sur la table et la figure ci-dessous.

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En traduisant la légende de la figure et en adaptant ici on peut lire:

A: Nombre de publications décrivant les espèces consommées par les chats au fil du temps.

B et C: Richesse en espèces de la faune identifiée avec un nombre croissant d'études.

En utilisant la courbe d'accumulation des espèces générée pour l'ensemble des données (B), un sous-ensemble de données pour les études menées sur les îles et les continents peut être déterminé en C, et un sous-ensemble des deux continents avec le plus grand nombre d'études en D.

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97 % des espèces consommées ont une masse corporelle adulte inférieure à 5 kg, bien que des espèces beaucoup plus grandes soient également consommées. Les auteurs ont d’ailleurs regardé la masse corporelle des espèces consommées par les chats en fonctions de leur taxonomie en utilisant un diagramme de crête. Les distributions remplies en blanc se réfèrent à la distribution totale des masses connues pour les espèces de chaque classe taxonomique. Les distributions colorées ont été générées à partir des masses corporelles enregistrées des espèces identifiées dans leur base de données comme étant consommées par les chats.

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Parmi les espèces les plus consommées à travers le monde et retrouvées dans plus de 20 études, on retrouve par exemple la souris (Mus musculus), le lapin européen (Oryctolagus cuniculus), le rat noir (Rattus rattus), le moineau domestique (Passer domesticus), le rat brun (Rattus norvegicus), ou l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris). La liste complète est disponible dans la table supplémentaire n°2.

Les résultats des auteurs tendent à démontrer que les chats sont des prédateurs indifférenciés et qu'ils mangent essentiellement tout type d'animal qu'ils peuvent capturer à un certain stade de leur vie ou qu'ils peuvent récupérer.

Cette diversité alimentaire apporte une preuve supplémentaire de la myriade de façons dont les chats peuvent interagir avec les espèces indigènes et perturber les écosystèmes. Comme le note les auteurs, les chats influencent un ensemble plus large d'interactions entre les espèces que ce que l'on pensait jusqu'à présent.

Leurs résultats étant conservateurs, ils mettent en évidence le degré d'interaction du chat largement répandu avec des espèces du monde entier, ce qui constitue une information importante afin de faire progresser les travaux de conservation, de gestion et de politique associées avec les potichats.

Enfin comme le résume cet article de la RTS: “Pour limiter les dégâts, chaque propriétaire peut agir: clochette au cou, stérilisation ou encore en limitant les escapades du chat à l'aurore et à la tombée du jour, là où leurs proies vont justement sortir de leur cachette pour chasser.”

J’espère que cet article sous ce nouveau format vous aura plu.